Déclaration FO 01 lors du rassemblement le mardi 10 décembre 2024

Chers collègues, camarades, Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd’hui pour porter haut et fort la voix des agents publics, pour dénoncer une situation qui devient chaque jour plus intenable, et pour rappeler les valeurs qui nous animent : la défense des droits des travailleurs, la justice sociale et la préservation d’un service public de qualité au service de tous.

Le Département de l’Ain est une terre de dynamisme et d’attractivité. Sa population ne cesse de croître, et avec elle, les besoins des Aindinois. Pourtant, les moyens alloués au service public, et en particulier les effectifs des agents territoriaux, stagnent, voire diminuent. Ce décalage criant met en péril la mission fondamentale de notre service public : répondre efficacement et équitablement aux attentes des citoyens.
Les restrictions budgétaires : un cercle vicieux

Aujourd’hui, FO dénonce avec force les conséquences des restrictions budgétaires imposées à nos collectivités. Ces politiques d’austérité, présentées comme des nécessités financières, se traduisent par :

•    Une surcharge de travail pour les agents, qui doivent pallier le manque d’effectifs par des efforts toujours plus importants, au détriment de leur santé, de leur bien-être et parfois même de leur vie personnelle.

•    Des moyens insuffisants pour assurer les missions essentielles : que ce soit dans l’action sociale, la voirie, les services techniques ou encore l’éducation, les agents sont contraints de faire "plus avec moins".

Ces restrictions budgétaires fragilisent aussi l’attractivité de notre collectivité en tant qu’employeur. Dans un contexte où les besoins augmentent, il est inconcevable que les effectifs des fonctionnaires territoriaux ne suivent pas l’évolution démographique.

Un service public au bord de la rupture

Le service public repose sur des principes d’égalité, de solidarité et de proximité. Mais comment garantir ces valeurs fondamentales si les moyens humains et financiers ne sont pas à la hauteur ?

FO met en garde contre un scénario déjà visible dans certains territoires :

•    Un risque de dégradation du service public, où certaines missions ne pourront plus être assurées correctement.

•    Un épuisement généralisé des agents, confrontés à des pressions de plus en plus fortes, et des conditions de travail dégradées.

•    Un recul de la confiance des citoyens, qui ne comprennent pas pourquoi les services publics deviennent moins accessibles ou moins efficaces.

La double peine : contre les jours de carence et l’indemnisation à 90 %

FO s’insurge également contre une injustice flagrante qui pèse sur les agents publics :

•    Les trois jours de carence, qui pénalisent les agents dès le premier jour d’arrêt maladie. Cette mesure injuste, inefficace et contre-productive ne réduit pas l’absentéisme mais fragilise davantage les agents déjà confrontés à des conditions de travail difficiles.

•    L’indemnisation à seulement 90 % : elle ajoute une nouvelle pénalité financière aux agents en arrêt maladie, constituant une double peine inacceptable.

Malgré la récente censure gouvernementale sur ces dispositions, nous devons rester vigilants. Avec la formation d’un nouveau gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, ces mesures iniques pourraient refaire surface sous une forme ou une autre. Cela constituerait un mépris supplémentaire envers des agents qui donnent le meilleur d’eux-mêmes au service de la population.

Nous rappelons avec force que ces politiques ne font qu’aggraver la précarité des agents, dissuadant même une prise en charge médicale précoce, au risque d’aggraver leur état de santé et, à terme, de nuire à l’efficacité du service public. FO exige l’abrogation définitive de ces jours de carence et le retour à une indemnisation à 100 %.

Les agents publics ne sont pas des privilégiés. Ils sont des professionnels engagés, au service de l’intérêt général, et méritent un traitement à la hauteur de leur dévouement.

Nos revendications : pour un changement urgent et nécessaire

Face à cette situation, nous portons des revendications claires et légitimes :

1.    L’augmentation des effectifs : Les besoins des Aindinois augmentent, il est impératif que les moyens humains suivent cette dynamique. Nous demandons des recrutements à la hauteur des missions et des attentes du territoire.

2.    La revalorisation des rémunérations et des carrières : Alors que l’inflation réduit drastiquement le pouvoir d’achat des agents, nous exigeons une revalorisation des grilles indiciaires, des primes et des régimes indemnitaires. Ce n’est pas un privilège, c’est une juste reconnaissance du travail accompli.

3.    La suppression des jours de carence et la garantie d’une indemnisation à 100 % pour les arrêts maladie.

4.    Des conditions de travail dignes : Les agents ne sont pas des variables d’ajustement budgétaire. Il est urgent de leur donner les moyens matériels, humains et organisationnels pour accomplir leurs missions sans y laisser leur santé.

5.    Un investissement dans le service public : La transition démographique, écologique et numérique de notre département nécessite des investissements massifs, pas des économies à court terme.

Un appel à la mobilisation et à la responsabilité

Camarades, ce rassemblement est une preuve que nous ne sommes pas résignés. Nous sommes ici pour rappeler à nos décideurs que derrière chaque agent, il y a une femme ou un homme engagé, une vie, une famille. Et derrière chaque service public, il y a des citoyens qui comptent sur nous.

Nous appelons les élus et les dirigeants à prendre leurs responsabilités. La situation actuelle n’est pas tenable. Les agents ne peuvent pas être éternellement la variable d’ajustement d’une gestion budgétaire qui oublie les réalités humaines.

FO continuera à défendre les intérêts des agents et des citoyens avec détermination. Nous ne lâcherons rien, car nous savons que sans un service public fort, équitable et accessible, c’est toute la société qui en souffre.

Ensemble, restons mobilisés. Ensemble, faisons entendre nos revendications. Ensemble, défendons le service public et les agents qui en sont le cœur.

Je vous remercie.